Communiqué de presse

Du 16 avril 2011 au 18 mars 2012, grâce à la convention qui unit le musée fribourgeois au Musée du Papier de Rixheim (Alsace), le Musée du papier peint de Mézières accueille une exposition consacrée au papier peint en arabesques produits par centaines dès les années 1780 jusqu’à la fin du siècle par les jeunes manufactures de papier peint, parisiennes pour la plupart.


A la fin du XVe siècle, savants, princes et artistes à la recherche de traces de l’Antiquité découvrent des motifs totalement inédit dans le sous-sol de Rome, les grotesques, nommés ainsi du fait de leur découverte dans des monuments enfouis sous terre et assimilables à des grottes. Ils enthousiasment immédiatement les artistes de l’époque qui les relèvent et les copient pour en recouvrir voûtes et murs des palais et des églises. Dans ce contexte, c’est le somptueux décor des Loges du Vatican réalisé par Raphäel et son atelier entre 1516 et 1520 qui donne l’impulsion à une large diffusion de ces modèles antiques, qui, par le biais de la gravure, gagnent bien vite le monde germanique et la France.

Au XVIIe siècle, les motifs initiaux sont développés et organisés autour d’un motif central prédominant. Ils vont dès lors influencer profondément les arts décoratifs en Europe. A partir de 1780 et jusqu’à la fin du siècle, ces motifs sont également appliqués au papier peint.

On distingue 3 types de papiers peints en arabesques :

Les panneaux, motifs d’environ 2 m de haut composé de plusieurs compartiments et destinés à être posés encadrés par une bordure sur un fond de papier uni, souvent combinés à des pilastres.

Les arabesques à simple chemin, où un seul motif composé en principe de deux compartiments se répète sur toute la hauteur du lé. L’exemple posé en 1789 ici à Mézières est imprimé en dix couleurs.

Les arabesques à double chemin : sur un même lé, le motif se développe en deux bandes dont les compartiments alternent latéralement comme pour le simple chemin.

La chambre à alcôve au 1er étage du château ici à Mézières, reste le témoin le plus important en son genre dans notre pays, du fait de son intégrité et de son état de conservation remarquable. Pour les panneaux, les deux séries du château d’Allaman (VD) constituent sans conteste l’exemple le plus prestigieux encore en place. Plusieurs vestiges, souvent fragmentaires ont été découverts ici et là au hasard de restaurations de maisons. Ils ont été laissés en place ou déposés et sont conservés dans des musées ou dans les dépôts des services cantonaux de conservation du patrimoine.

Une quinzaine de somptueux panneaux de papiers peints en arabesques sont présentés dans l’exposition, ainsi que quelques exemples de papiers en continu illustrant les différents types de motifs ; tous proviennent du Musée du papier peint de Rixheim (F). Le dernier volet de l’exposition, s’attache à retracer la fortune des arabesques en Suisse, avec l’évocation des principaux exemples de ce type connus dans notre pays.



Anne-Catherine Page, historienne de l’art

Commissaire de l’exposition


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Château de Mézières, papier peint en arabesques, 1789. Photo Service des biens culturels


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Panneau de papier peint en arabesques de la manufacture Jacquemart & Bénard, vers 1793,

Musée du papier peint de Rixheim. Photo MPP Rixheim


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Panneau de papier peint en arabesques de la manufacture Réveillon, 1788,

Musée du papier peint de Rixheim. Photo MPP Rixheim

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